Intérieur d'une somptueuse élégance.
LEONORA, plongée dans les coussins d'un divan. LE CHEVALIER CARMOLI, debout, jouant avec une chaise.
CARNIOLI.
Ainsi je puis espérer de vous voir à Madrid vers le milieu de juin ?
LEONORA.
Oui<
CARNIOLI.
Votre conversation est celle d'une personne qui s'ennuie, princesse. Si, pour rompre le cours de vos idées, nous soupions ? qu'en pensez-vous ?
LEONORA.
Non.
CARNIOLI.
Voulez-vous que je m'en aille ?
LEONORA.
Non.
CARNIOLI, touchant le clavier d'un piano.
Voulez-vous que je vous joue le chant de Boabdil ?
LEONORA.
Non.
CARNIOLI.
Voulez-vous que je vous dise ce que vous voulez ?
LEONORA.
Dites.
CARNIOLI.
Vous voulez voir le signor André Roswein.
LEONORA, tranquillement.
Vous êtes un insolent, Carnioli ; mais cela m'est bien égal. Je me soucie de vous, mon ami, et du monde entier comme d'une pièce de cinq francs.
CARNIOLI.
Du monde entier, excepté du petit André Roswein.
LEONORA.
Bien entendu.
CARNIOLI.
Un peu de patience. ll va venir, allez.
LEONORA, avec la même nonchalance.
S'il avait cette incroyable effronterie, osez-vous me dire en face que je le recevrais ?
CARNIOLI.
Permettez, princesse : vous le recevriez mal, vous le passeriez au laminoir de vos plus écrasants mépris, et vous le renverriez tout éclopé à sa demoiselle : cela n'est pas douteux... mais enfin vous vous en donneriez l'émotion. On n'a pas tous les jours un poète à se mettre sous la dent.
LEONORA.
Dites tout de suite que je lui ai jeté mon mouchoir volontairement, et n'en parlons plus.
CARNIOLI.
Je ne dis pas cela.
LEONORA, se dressant sur le divan, avec violence.
Vous le pensez. Est-ce que je ne vois pas clairement que vous le pensez ? Soyez franc une fois en votre vie ! Vous avez cru que j'obéissais servilement, comme une esclave de harem, aux odieuses suggestions dont vous m'avez circonvenue toute la soirée !... Vous êtes un misérable !... Ah ! certes, j'en suis fâchée pour ce jeune homme, qui est bien innocent de toutes vos manœuvres - mais s'il vient, malheur à lui ! Je le ferai souffleter par un valet !... J'écraserai sur sa joue vos indignes soupçons !
MATTEO, entrant.
Un jeune homme est là qui insiste pour qu'on remette cette carte à madame la princesse. (Leonora prend la carte, y jette les yeux et se met à rire.)
LEONORA.
Sortez, Matteo ; je vous rappellerai. (Matteo sort. -A carnioli.) C'est lui. Que me conseillez-vous ?
CARNIOLI, très-grave.
Princesse, il est dangereux de rire avec vous : je viens de vous entendre qualifier avec une étrange sévérité quelques plaisanteries dont le goût pouvait être équivoque, mais dont l'intention assurément ne l'était pas. Il est humiliant pour moi d'avoir à vous apprendre que mon idolâtrie artistique ne va point jusqu'à immoler sur les autels de mon fétiche les sentiments les plus inviolables de l'amitié et de l'honneur. Pour ne pas m'exposer deux fois à de telles méprises, je ferai une réponse sérieuse à une question qui, je pense, ne l'est guère : il ne faut point, madame, recevoir ce jeune homme.
LEONORA.
Pourquoi ?
CARNIOLI.
Parce que ce serait un scandale. Cela crève les yeux.
LEONORA.
Ne vouliez-vous pas vous-même tantôt que je l'invitasse à souper ?
CARNIOLI.
Sans doute ; niais autre chose est, madame, de recevoir un homme à titre d'invité, ou en qualité de galant castillan qui s'aventure dans les maisons sur la foi d'un bouquet et d'un mouchoir tombés à ses pieds. La distraction que vous avez eue cesserait d'en être une aux yeux du monde, si vous alliez justifier en quelque sorte la manière avantageuse dont ce garçon semble l'avoir interprétée.
LEONORA.
Ne m'avez-vous pas suppliée, clans l'intérêt de l'art et de l'univers civilisé, de me mettre en frais de coquetterie vis-à-vis du jeune maestro ?
CARNIOLI.
Je vous ai demandé quelques légères amorces de coquetterie, soit, mais non pas un coup de filet comme celui-là !
LEONORA.
Il fallait vous expliquer, mon ami.
CARNIOLI.
Je m'explique, princesse. Il en est temps encore. Perdre son mouchoir n'est rien ; mais accueillir chez soi, au beau milieu de la nuit, celui qui l'a trouvé, cela devient quelque chose. J'ajoute que ce serait trop présumer de ma belle humeur que de me croire disposé à égayer de ma présence une entrevue de ce genre-là.
LEONORA.
A quelle heure partez-vous pour l'Espagne ?
CARNIOLI.
Dès que vous m'aurez donné à souper, ou que vous m'aurez mis à la porte.
LEONORA.
Eh bien ! partez.
CARNIOLI. (Il prend son chapeau, salue profondément Leonora, et se dirige vers la porte. Au moment de sortir, il murmure en riant dans sa barbe :)
Allons, je n'ai pas mal joué cela ! (Il sort.)
LEONORA.
Matteo ! (Matteo rentre.)Faites entrer ce monsieur. Ah ! Matteo, veillez à ce que je vous ai dit. (Matteo sort.)
LEONORA, seule un instant. Elle se soulève, jette un regard dans une glace placée derrière elle, et se rassoit. Elle demeure pensive, la tête dans sa main. - ROSWEIN entre ; ses traits sont altérés.
LEONORA, d'une voix onctueuse.
Monsieur Roswein... ( Elle le regarde un moment) j'ai entendu dire que vous alliez vous marier... Vous venez apparemment m'inviter à votre noce ?
ROSWEIN, troublé.
Ma démarche, madame, je le sais...
LEONORA.
Votre démarche, monsieur, m'honore beaucoup. Comment ne serais-je pas flattée jusqu'au fond de l'âme des sentiments de considération particulière pour ma personne qui vous l'ont évidemment inspirée ? II est vrai qu'à la rigueur je pourrais me plaindre de l'heure que vous avez choisie pour effectuer votre politesse ; mais ce n'est là qu'une vétille, et l'on ne regarde pas aux formalités quand on est une paire d'amis comme nous sommes vous et moi, M. Roswein, n'est-il pas vrai ?... (Changeant de ton.)Eh bien ! est-ce que vous vous trouvez mal, monsieur ? vous êtes d'une pâleur effrayante.
ROSWEIN, d'une voix faible.
Je me retire... J'étais venu simplement pour vous remettre... ce mouchoir... qui, m'a-t-on dit, vous appartient...
LEONORA, prenant le mouchoir et se levant.
Mais vous vous trouvez mal, cela est certain... Je vais sonner... (Elle se lève.)
ROSWEIN.
Non... de grâce !... Je me retire. (il se dirige vers la porte d'un pas chancelant.)
LEONORA, avec le même ton de sécheresse et de froide réserve.
Vous allez tomber... Asseyez-vous jusqu'à ce que vous soyez mieux. Je vous laisse, vous serez plus libre. (Elle soulève une portière et entr'ouvre une porte latérale ; puis elle se retourne, et voyant Roswein qui s'appuie d'une main tremblante sur un meuble :)Mon Dieu ! mais c'est un enfant tout à fait... Asseyez-vous donc !... et ne vous brouillez pas la cervelle plus longtemps... C'est une affaire terminée. (Elle revient et ajoute avec une vivacité impérieuse :) Voyons ! Asseyez-vous ! (Roswein tombe sur un fauteuil, le front dans sa main. Leonora hausse les épaules et se rejette sur le divan.) Vous êtes, à ce que je vois, M. André, un de ces nécromanciens à cœur tendre qui s'évanouissent devant l'apparition qu'ils ont évoquée ?
ROSWEIN, d'une voix basse.
C'est la fatigue... madame.., une fatigue excessive... Veuillez m'excuser.
LEONORA.
En de telles entreprises, ce n'est pas la défaillance qui a besoin d'excuses. Causons de votre opéra... Allez-vous le publier bientôt ?
ROSWEIN.
Oui, madame.
LEONORA,
Ne comptez-vous pas arranger pour une voix seule le motif du chœur des Grenadines ?
ROSWEIN.
Oui, madame, c'est mon intention.
LEONORA.
J'en serai bien aise pour ma part.
ROSWEIN.
Vous chantez, madame ?
LEONORA.
Oui, mais pas de duos. Pianotez-moi quelque chose pour achever de vous remettre. Avez-vous de la voix ?... Oui... une voix de compositeur...
Allons, je vous écoute.
Roswein se met au piano. Après quelques préludes, il chante une mélodie d'un rythme lent et religieux, soutenue par un accompagnement qui s'anime et s'exalte peu à peu. Leonora se lève pendant la sérénade et s'approche doucement d'une haute fenêtre à balcon qui est ouverte au niveau du parquet, et qui laisse voir, noyés dans une clarté boréale, les escaliers, les bosquets et les statues d'un parc italien. Elle se tient immobile, le coude appuyé sur une de ses mains, tandis que l'autre coupe le pur ovale de son visage d'une gracieuse et sévère étreinte. Par intervalles, elle se détourne pour jeter un coup d'œil rapide sur Roswein. Quand le jeune homme cesse de chanter, Leonora demeure plongée dans sa contemplation. Sa silhouette élégante se dessine, dans le cadre de la fenêtre, sur la blancheur du ciel et sur les arabesques à jour du balcon. Roswein la regarde en silence.
LEONORA, se retournant brusquement.
Eh bien ?
ROSWEIN.
Madame ?
LEONORA.
C'est fini !... Ah ! c'est bien. Vous voilà avec un visage présentable. Vous pouvez partir maintenant ; votre fiancée ne s'apercevra de rien. Allez, mon enfant.
ROSWEIN, suppliant.
Vous me pardonnez, madame ?
LEONORA.
Permettez, M. Roswein : pas de méprise, s'il vous plaît. Vous êtes tombé malade chez moi, et je vous ai traité en malade ; mais ne m'en demandez pas davantage ! Ce serait véritablement un peu trop méconnaître , pour un poète, les ressorts les plus élémentaires du cœur d'une femme. (Elle se rassied en riant.) Car enfin, c'est inouï ! vous n'êtes pas même amoureux de moi !... Cette banale excuse dont se couvrent généralement les témérités du genre de la vôtre, et la seule dont une femme soit disposée à se payer plus ou moins, vous ne pouvez pas même l'invoquer ! Vous venez chez moi parce que cela vous convient, uniquement ! parce que c'est une fantaisie que vous avez !... Vous entrez dans ma chambre comme dans un bal public... comme dans une loge de comédienne ; vous dérobez une heure de vos loisirs à votre maîtresse, et sous me faites la grâce de m'en favoriser !... En bonne conscience, M. André, ces sortes de gentillesses s'adressent à une femme qui n'y est pas accoutumée... (Elle rit.) Au reste, tenez, je vous pardonne de grand cœur. Travaillez bien, M. Roswein : voilà le principal. Donnez-nous, dans un an, un bel opéra comme la Prise de Grenade, et soyez sûr que j'irai vous applaudir de toutes mes forces, en avant soin seulement de mieux tenir mon mouchoir, afin de ne plus vous déranger de vos occupations. Je vous salue, monsieur. (Roswein s'incline et s'en va ; quand il est près de la porte, Leonora reprend avec plus de douceur :) Vous ne m'en voulez pas ?
ROSWEIN.
Je n'en veux qu'à moi, madame... La leçon toutefois est amère, elle est sans pitié ; du moins, qu'elle soit complète : ne me laissez pas croire, madame, je vous en prie, qu'il ne m'ait manqué qu'un peu d'audace pour acheter votre pardon et votre meilleur souvenir ; que moins de respect eût obtenu plus de merci ; que quelques mots d'amour m'eussent servi près de vous mieux que mon silence et ma confusion.
LEONORA.
Vous êtes un jeune homme très-prudent, M. André : vous tâtez l'eau, comme on dit. Vous ne refuseriez pas absolument de me dire quelques mots d'amour, si je vous en priais bien fort, n'est-ce pas ? mais encore voudriez-vous être bien assuré, par-devant notaire probablement, qu'on vous en tiendrait compte, et que vous n'en seriez pas pour vos avances... Par malheur, je ne puis rien vous garantir de bien positif à cet égard (riant), attendu que je suis une femme un peu singulière, et que je me décide quelquefois d'inspiration.
ROSWEIN.
Je n'ai point de paroles d'amour à vous dire, madame ; vous l'avez compris, et vous m'en savez gré... Je ne vous aime pas... Vous m'êtes apparue... J'ai suivi, comme dans un rêve sacrilège , la trace lumineuse de vos regards, et je suis venu m'éveiller à vos pieds... sur les marches du temple où règne votre beauté ! Voilà mon crime : ne le jugez pas, je vous en supplie, selon les lois d'un monde que je connais mal, je l'avoue... Vous avez châtié l'homme qui ne sait pas vivre... Maintenant ne voudrez-vous pas pardonner au poète, à celui qui vous a fait sourire... qui vous a fait pleurer ?... S'il n'était pas un fou, il n'aurait pas cette douce puissance... Même quand elle s'égare, madame, même quand elle vous offense, daignez absoudre cette folie qui vous donne vos fêtes préférées, cette ivresse qui vous verse vos plaisirs ! Daignez me comprendre... je vous en prie... Nous sommes tous, comme le sculpteur grec, douloureusement épris de l'œuvre de nos mains... Ce monde de la fiction, ce monde supérieur dont la vision fugitive au milieu des nimbes d'un théâtre vous exalte un moment, il nous possède... il nous tente... il nous ravit toujours ; nous en poursuivons la chimère dans un rêve sans fin... Nous voulons habiter ces nuages... et aimer ces ombres !... Mon excuse, madame, si j'en ai une, la voilà... c'est ce monde magique dont j'ai vu... dont j'ai cru voir dans vos yeux le prestige surhumain ; c'est ce monde dont je suis venu chercher près de vous... dans la splendeur sacrée de votre palais... fût-ce pour un instant... fût-ce au prix du remords et de la honte... l'éblouissante réalité.
LEONORA, simplement.
Et l'avez-vous trouvée ?
ROSWEIN.
Oui ! oui... Quand vous étiez là, il n'y a qu'un moment, près de cette fenêtre, laissant peut-être vous-même surprendre votre pensée aux songes des nuits d'été, n'ai-je pas vu de mes yeux le demi-jour diaphane d'une aurore immortelle baigner le balcon de Juliette ?... N'ai-je pas senti frissonner à mes côtés la robe blanche de la pâle Desdémone ?... Oui, madame, j'ai vu s'animer dans le rayonnement de votre présence tous les fantômes charmants qui peuplent la rêverie humaine ; j'ai vécu un instant de leur vie surnaturelle ; j'ai respiré l'air qu'ils respirent ; j'ai désaltéré ma lèvre vivante à la coupe divine de l'idéal, et c'est votre main qui me l'a présentée... Vous ne l'avez pas voulu, et cependant je vous remercie !...
LEONORA.
Vous parlez comme un livre... Mais en définitive, quel est le fond de tout cela ?... Une bonne raison vaut mieux que cent mauvaises... M'aimez-vous ?
ROSWEIN, essayant de sourire.
Je vous ai dit que non, madame.
LEONORA, impérieuse.
Répondez-moi donc, monsieur ! Il me semble qu'une pareille question, quand je la fais, mérite une réponse !
ROSWEIN, très-ému.
Madame... il y a si peu de temps que j'ai dit à une autre que je l'aimais ! (il se frappe le front avec angoisse.)
LEONORA, d'une voix lente, avec une amère ironie.
M. Roswein, j'ai grande envie de vous mortifier un peu... Vous êtes un poète... l'amour est votre science en quelque sorte officielle... Je suis tentée de vous prouver qu'une pauvre femme... dont le métier n'est pas de soutenir thèse sur la matière... peut cependant à l'occasion, simplement parce qu'elle est femme et parce qu'elle a une âme, s'y connaître mieux que vous... Ainsi vous êtes amoureux, dites-vous ?... de qui ? je l'ignore, et vous aussi, je crois ; mais enfin vous êtes amoureux... et vous tremblez..., vous avez peur ; peur de la souffrance, du remords, de la honte.... que sais-je ? peur de tout !... Eh bien ! moi, monsieur, si j'avais aimé jamais... si une passion véritable était jamais entrée non dans ma tête, comme un vain rêve de poète... mais dans mon cœur et dans le sang de mes veines... je vous atteste que je n'aurais eu peur de rien !... J'aurais été coupable peut-être ; mais certainement je n'aurais pas été lâche !
ROSAVEIN.
Madame !
LEONORA.
J'aurais bravement regardé le spectre les yeux dans les yeux ; j'aurais senti dès la première vue que je lui appartenais tout entière... et je me serais abandonnée sans faiblesse ... sans hypocrites réserves... à sa mortelle étreinte !
(Elle se lève, s'avance vers lui d'un pas, et poursuit d'une voix sombre et ardente.) J'aurais fait plus, M. Roswein... II m'eût fallu un nom respecté, un honneur sans tâche, une illustre destinée à déchirer, à sacrifier en même temps que ma vie et mon âme sous les pieds de celui que j'aurais aimé... Il m'eût fallu quelque occasion solennelle pour rehausser l'éclat... le scandale d'une honte qui m'eût été chère... J'aurais voulu jeter mon gant publiquement... en plein théâtre... à l'estime du monde, afin de ne plus laisser rien d'entier, rien de possible dans ma vie que mon amour...
ROSWEIN.
Madame !... par le ciel !... je vous en conjure... ne jouez pas avec ma raison ! (On entend le bruit d'une voiture qui s'arrête sous les fenêtres.)
LEONORA, baissant la voix avec une expression de tendresse douloureuse.
Et si j'avais été dédaignée, Roswein... ce qui n'eût pas manqué... car de tels amours, il y en a rarement deux sur terre à la même heure, eh bien ! j'aurais trouvé... oui, j'aurais trouvé un étrange plaisir dans l'excès même de mon humiliation... Je serais allée seule... seule à jamais... dans quelque coin ignoré du monde, heureuse et souriante comme vous me voyez, m'ensevelir dans mes flammes... et mourir de ma blessure !... (Sa voix est à peine distincte.) Adieu... et maintenant faites des sonnets sur l'amour... vous saurez au moins de quoi vous parlez... (Elle se dirige vers la porte ; Roswein tombe sur le divan, la regardant d'un œil égaré ; elle revient tout à coup sur ses pas, saisit vivement de ses deux mains la tête du jeune homme, et lui baise le front.) Adieu ! (Elle sort à la hâte.)