LES MÊMES, HÉLÈNE , puis SEILLANES.
HÉLÈNE, à Trévélyan, qu'elle aperçoit seul d'abord.
Ah ! monsieur... pardon !... Vous n'avez pas vu par hasard... (Apercevant Achille. - Passant.) Ah ! le voilà ! Mon cousin, je vous cherche partout !
ACHILLE, qui s'est levé.
Mademoiselle !
HÉLÈNE.
Il faut que vous me rendiez un service... Imaginez qu'il m'arrive une catastrophe sans nom !... Mon danseur me laisse sur ma chaise !
TRÉVÉLYAN.
Grand Dieu ! mademoiselle, quel est le malheureux ?...
HÉLÈNE.
Pour ne pas le nommer, c'est M. de Seillanes... à qui je ferai mon sincère compliment, dès que j'aurai l'avantage de le rencontrer.
TRÉVÉLYAN.
Mon Dieu ! mademoiselle, jamais je n'ai tant regretté mon inexpérience...
HÉLÈNE.
Vous êtes trop bon, monsieur... mais voici mon cousin qui va se faire un plaisir... N'est-ce pas, mon cousin ? Donnez-moi votre bras.
ACHILLE.
Mon Dieu ! ma cousine, vous savez que je suis un danseur... sans conviction !
HÉLÈNE.
Oh ! conviction ou non, je ne resterai pas sur ma chaise, bien certainement... Allons, vite !... on commence !...
ACHILLE.
Allons, mademoiselle !
Il lui prend le bras ; arrivés près de la porte, ils se trouvent en face de Seillanes.
HÉLÈNE.
Ah ! c'est vous, monsieur !
SEILLANES.
C'est moi, mademoiselle, qui vous cherche... en gémissant... depuis une heure !
HÉLÈNE.
Oh ! depuis une heure, est très joli !... Enfin, puisque vous voilà ! (Elle quitte le bras d'Achille.) Eh bien ! mon cousin, je vous remercie... Je n'ai plus besoin de vous... merci bien !... Mon Dieu ! qui est-ce donc qui vous met votre cravate ? (Touchant la cravate d'Achille avec son éventail.) Repoussez donc ça là !
Elle prend le bras de Seillanes et sort à gauche.