SCÈNE IX

LES MÊMES, HÉLÈNE , puis SEILLANES.

HÉLÈNE, à Trévélyan, qu'elle aperçoit seul d'abord.

Ah ! monsieur... pardon !... Vous n'avez pas vu par hasard... (Apercevant Achille. - Passant.) Ah ! le voilà ! Mon cousin, je vous cherche partout !

ACHILLE, qui s'est levé.

Mademoiselle !

HÉLÈNE.

Il faut que vous me rendiez un service... Imaginez qu'il m'arrive une catastrophe sans nom !... Mon danseur me laisse sur ma chaise !

TRÉVÉLYAN.

Grand Dieu ! mademoiselle, quel est le malheureux ?...

HÉLÈNE.

Pour ne pas le nommer, c'est M. de Seillanes... à qui je ferai mon sincère compliment, dès que j'aurai l'avantage de le rencontrer.

TRÉVÉLYAN.

Mon Dieu ! mademoiselle, jamais je n'ai tant regretté mon inexpérience...

HÉLÈNE.

Vous êtes trop bon, monsieur... mais voici mon cousin qui va se faire un plaisir... N'est-ce pas, mon cousin ? Donnez-moi votre bras.

ACHILLE.

Mon Dieu ! ma cousine, vous savez que je suis un danseur... sans conviction !

HÉLÈNE.

Oh ! conviction ou non, je ne resterai pas sur ma chaise, bien certainement... Allons, vite !... on commence !...

ACHILLE.

Allons, mademoiselle !

Il lui prend le bras ; arrivés près de la porte, ils se trouvent en face de Seillanes.

HÉLÈNE.

Ah ! c'est vous, monsieur !

SEILLANES.

C'est moi, mademoiselle, qui vous cherche... en gémissant... depuis une heure !

HÉLÈNE.

Oh ! depuis une heure, est très joli !... Enfin, puisque vous voilà ! (Elle quitte le bras d'Achille.) Eh bien ! mon cousin, je vous remercie... Je n'ai plus besoin de vous... merci bien !... Mon Dieu ! qui est-ce donc qui vous met votre cravate ? (Touchant la cravate d'Achille avec son éventail.) Repoussez donc ça là !

Elle prend le bras de Seillanes et sort à gauche.