ACHILLE, TRÉVÉLYAN, puisMADAME DE SAULIEU.
ACHILLE, se retournant consterné vers Trévélyan qui sourit.
Je suis maudit ! - Voilà de ces choses qui ne t'arrivent pas, à toi, Trévélyan ! Tu as un physique qui te met à l'abri de ces petites atrocités-là !... Ah ! mon ami, quand on est né sous un astre comme le mien...
TRÉVÉLYAN, riant.
Tu es fou, avec ton astre !
ACHILLE.
Enfin, tu as vu ce qui vient de se passer ?... Je ne l'ai pas inventé, n'est-ce pas ?
Arrive madame de Saulieu affairée.
MADAME DE SAULIEU.
Ah ! mon bon Achille !
ACHILLE.
Madame !
MADAME DE SAULIEU.
Vous seriez bien aimable de me rendre un service !
ACHILLE.
A vos ordres, mon excellente amie.
MADAME DE SAULIEU.
Eh bien ! si vous vouliez danser ce quadrille avec moi, nous ferons vis-à-vis à ma petite-fille ; ce serait charmant !
ACHILLE.
Pardon... mais je ne vois pas ce que cela aurait de charmant, moi !
MADAME DE SAULIEU.
Ah ! vous n'allez pas me refuser, j'espère ?
ACHILLE.
Mon Dieu ! chère madame... c'est que je suis un danseur... sans conviction.
MADAME DE SAULIEU.
Vous me refusez ?
ACHILLE.
Non... (Il appelle un domestique qui porte un plateau.) Auguste !... un verre de punch... très fort ! (Il boit.) Je suis à vous, ma respectable amie.
MADAME DE SAULIEU, lui prenant le bras.
Si vous croyez que je vous saurai gré de cette politesse-là, mon cher ami !
ACHILLE.
C'est ça... ne m'en sachez pas gré ! (se retournant vers Trévélyan, au moment de sortir à gauche.) Je suis maudit !
MADAME DE SAULIEU.
Hein !... qu'est-ce que vous dites ?
ACHILLE.
Je suis ravi... je suis ravi !...