ACHILLE, LA COMTESSE.
ACHILLE.
Madame !
LA COMTESSE.
Ah ! c'est vous, monsieur Achille ! Vous n'avez pas vu ma belle-fille de ce côté ?
ACHILLE.
J'ai cru l'apercevoir, madame. Il m'a semblé qu'elle se dirigeait vers l'église.
LA COMTESSE.
Ah ! toujours bizarre. Il faut qu'elle aille à l'église aux heures où personne n'y va... C'est plus poétique.
ACHILLE.
Hem ! - Puis-je vous demander, madame, la cause de la colère où je viens de vous voir contre ce pauvre Durel ?
LA COMTESSE.
C'est fort simple. Hier soir, Honorine, ma femme de chambre, m'a remis une lettre qu'elle avait trouvée dans l'escalier, et qui était adressée à John, le jockey de mon fils, par la fille de ce pauvre Durel. Voilà l'usage que ces demoiselles-là font de l'éducation qu'on leur donne ! Je l'ai chassée.
ACHILLE.
Chassée ! Elle est si jeune, madame !
LA COMTESSE, sévèrement.
Je l'ai chassée ! Qui est-ce donc qui nous arrive par là ? Je gage que c'est madame de Saulieu.
ACHILLE, qui a regardé au fond à droite.
En effet, madame.
LA COMTESSE.
Je l'avais reconnue au bruit de ses jupes. Il est réellement fâcheux qu'elle n'ait pas un ami qui lui dise à quel point cet étalage d'élégance qu'elle affecte est chose messéante à son âge.
Entre madame de Saulieu à droite, second plan.