SCÈNE III

GONTRAN, CAMILLE.

CAMILLE, allant vers lui.

Vous avez à me parler ?

GONTRAN.

Oui... Hélène me demande un entretien particulier. Il n'est pas difficile de deviner l'objet de sa confidence. Il va être question de mariage.

CAMILLE.

Je le pense comme vous.

GONTRAN.

Vous savez que j'ai résolu de ne pas contrarier son choix, quand même il ne serait pas tout ce que je pourrais désirer. Nous pouvons donc regarder le mariage de notre fille comme prochain, et le moment est venu de vous rappeler les conventions qui ont été arrêtées entre nous il y a six mois.

CAMILLE.

Je n'ai rien oublié.

GONTRAN.

Ce mariage devra être suivi de notre séparation. Cela est bien entendu. Avez-vous prévenu votre mère ?

CAMILLE.

Non.

GONTRAN.

Il serait peut-être bon de la laisser croire au prétexte et ignorer la cause, comme tout le monde. C'est du moins la conduite que je tiendrai, moi, vis-à-vis de ma mère. Vous ferez ce qu'il vous plaira. C'est tout ce que j'avais à vous dire.

Il la salue de la tête. Camille sort par la droite.