GONTRAN, ACHILLE.
ACHILLE.
Qu'arrive-t-il donc à ta fille ? elle a l'air tout singulier, ce matin, tout mystérieux.
GONTRAN.
Ce n'est pas sans raison, mon ami. Ah çà ! mon cher Achille, nous sommes trop liés et depuis trop longtemps, pour qu'il me soit permis de te laisser ignorer les événements qui surviennent dans notre famille. Je vais te confier le secret : ma fille se marie.
ACHILLE, très troublé et s'appuyant d'une main sur la table.
Ah !
GONTRAN.
Eh bien ! quoi ! qu'as-tu donc ?
ACHILLE.
Rien, mon ami... je suis enchanté de ce que tu m'apprends... Ah ! elle se marie... certainement elle le mérite... c'est-à-dire... je désire qu'elle soit heureuse... Et qui épouse-t-elle ?
GONTRAN.
C'est toi, mon ami... si tu veux, si tu veux !...
ACHILLE.
Moi ! quelle plaisanterie ! Gontran, mon ami... vois-tu... ce n'est pas bien... c'est maladroit cette plaisanterie... c'est même cruel, s'il faut tout te dire... car enfin... je puis te l'avouer maintenant... moi... j'aimais ta fille... je l'adorais... secrètement...
GONTRAN.
Secrètement, vraiment ? Eh bien ! cela se trouve à merveille, puisqu'elle t'épouse.
ACHILLE.
Quoi ! comment ! vrai ? ta parole ?...
Camille et Hélène paraissent au fond.
GONTRAN.
Demande-le-lui.