CAMILLE, GONTRAN, LA COMTESSE, entrant brusquement, puis MADAME DE SAULIEU à qui HÉLÈNE parle avec animation. Enfin ACHILLE et plus tard SEILLANES.
LA COMTESSE.
M'expliquerez-vous, mon fils ?
Voyant Gontran embrasser Camille, elle s'arrête.
GONTRAN.
Quoi, ma mère ?
LA COMTESSE.
J'allais vous demander par quelle hallucination je viens de voir devant cette porte M. Achille embrasser ma petite-fille... Mais je comprends que l'exemple que vous donnez porte ses fruits.
GONTRAN.
Ma mère, un mot va tout vous expliquer.
HÉLÈNE.
Permettez, mon père... (Elle prend la comtesse à part.) Grand'mère, c'est que j'aime mon cousin, et je comptais l'épouser, avec votre permission, mais ma grand'mère de Saulieu s'y oppose.
LA COMTESSE.
Ah !... Gontran, j'espère bien qu'en affaire si grave vous ne tiendrez pas compte des lubies d'une tête folle !
GONTRAN.
Soyez tranquille, ma mère !
MADAME DE SAULIEU, le prenant à part à son tour.
Mon gendre, vous aurez assez de raison, j'espère, pour ne pas sacrifier le bonheur d'Hélène aux bizarreries de madame votre mère !
GONTRAN.
Soyez tranquille, madame !
SEILLANES, entrant du fond,
un bouquet à la main*.
* Madame de Saulieu, Gontran, la comtesse, Achille, Hélène,
Camille.
Ah ! Mesdames, voici des fleurs que je viens de moissonner à votre intention. (A part.) Je crois que le terrain est suffisamment préparé. (A Gontran.) Mon cher Gontran, pourriez-vous m'accorder un entretien particulier ?
GONTRAN.
Avec plaisir, mon ami... En attendant, permettez-moi de vous apprendre le mariage de ma fille...
SEILLANES, ahuri et
laissant tomber son bouquet*.
* Seillanes, au milieu, entre Gontran et
Achille.
De ma fille !... De votre fille ? Comment ? Avec qui donc ? Avec monsieur ?
ACHILLE, relevant le bouquet et le lui présentant.
Si cela ne vous contrarie pas trop !
FIN DE LA TENTATION.